J'ai du rebrousser chemin malgré moi, car ma précieuse jument a perdu un fer. Je ne pouvais pas la laisser dans cet état et encore moins me charger de lui remettre son fer en place. J'ai sous-estimé les conséquences d'une aventure de la sorte, je m'en mords quelques peu les doigts je dois l'avouer. Je dois mettre cela sur le compte de l'inexpérience et malgré ce petit malheur je ne compte pas revenir au foyer familial avant un moment. C'est donc d'humeur mi-joyeuse mi-amer que je me rends à la cité qui m'a vu naître il y a de cela 21 ans: Edoras. Je guide ma jument par la bride, je ne veux pas me risquer à la monter pour qu'elle se blesse d'une façon beaucoup plus sérieuse. Je suis lasse et j'ai envie de dormir dans un bon lit moelleux. Cela fait depuis quelques jours que je dors d'un seul oeil et à la belle étoile. Ne croyez pas que je regrette ma décision bien au contraire, ça me permet maintenant d'apprécier ce que je possédais...

Je peux enfin distinguer les murs de la ville mère du Rohan. Le château brille sous la lumière du soleil comme un phare qui appelle les voyageurs. Les gardes me laissent rentrer dans la cité en me jetant un regards de biais. Je ne suis qu'une jeune femme rien de bien menaçant pour la sécurité de leur ville. La ville est paisible même si nous sommes au beau milieu de l'après-midi. Je m'informe à un pensant pour lui demander ou je puisse trouver un palefrenier. Il m'indique l'endroit avant de me quitter pour reprendre ses occupations. J'ai de l'argent pour mon cheval, mais pas vraiment d'argent pour me nourrir, être en mesure de passer la nuit dans une petite auberge et non pas à la belle étoile. Je vais devoir user de ma voix pour gagner quelques pièces.

Je laisse donc mon cheval au palefrenier qui me dit de repasser dans une heure environ. J'ai donc assez de temps pour refaire un peu ma bourse. Le meilleur endroit pour gagner le plus d'argent en peu de temps est bien aux abords du château. Je prends place sur un banc de pierre et doucement ma voix s'élève:

- Anar'alah, Anar'alah belore, Sin'dorei, Shindu fallah na, Sin'dorei...

Je capte l'attention de certaines personnes qui s'approchent pour m'écouter chanter. Je laisse ma voix ce glisser à leurs oreilles pour leur bon plaisir, je remarque que quelques nobles laissent tomber des pièces à mes pieds.

- Anar'alah belore, Shindu Sin'dorei, Shindu fallah na, Sin'dorei, Anar'alah belore, Belore....

Ma voix s'éteint tandis que je murmure les derniers mots de ma chanson. Certains applaudissent et me demande une autre chanson que j'accepte de leur donner avec grand plaisir. Ce n'est pas une corvée pour moi de chanter, c'est ce qui y a de plus beau dans ma vie.

- hahren na melana sahlin, emma ir abelas, souver'inan isala hamin, vhenan him dor'felas, in uthenera na revas.

J'ouvre les yeux et mon regard ce pose sur la foule qu'il est un peu plus nombreuse à m'écouter. Mon regard se pose sur un jeune homme son visage met familier.

- vir sulahn'nehn, vir dirthera, vir samahl la numin, vir lath sa'vunin.....

Je termine de chanter et je m'incline doucement devant mon auditoire. Ainsi je leur fait comprendre que je ne chanterais plus pour le moment. La foule se disperse et je récolte l'argent de mon labeur. L'homme est toujours là, ce visage familier me rappelle des souvenirs de ma dernière visite de Minas Tirith.

- Monseigneur Valendor Sirondil quel plaisir de vous revoir.

Je m'incline devant lui doucement, il est noble tandis que moi je ne le suis qu'à moitié. Mon père a tourné le dos à la noblesse il y a de cela fort longtemps.

- Je ne pensais pas vous revoir depuis le temps, cela fait bien quelques années déjà.